dimanche 28 décembre 2014

La faille du marketing "fait maison" de Queen B

De l'histoire de quand c'est pas elle qui fait le montage


En ce Noël 2014, Solange Knowles/Ferguson publie quelques photos familiales attendrissantes datant de 1990 tandis que Beyoncé s'éclate en Islande.

Ce qui me re-fait simplement penser à toute cette comm' méga maîtrisée émanant de l'éminante Queen B.

Il y a un petit mois sortait "7/11", et son clip vidéo "fait maison". Le "fait maison" chez Beyoncé, c'est un peu comme le désormais "fait maison" dans la restauration. 
Avant, on avait tous une idée bien précise de ce qu'était le "fait maison", c'était assez restrictif et exigeant. Un peu l'idée que c'était comme si grand maman cuisinait une fois revenue du marché. Bien. 
Depuis, le "fait maison" désormais défini par la législation (par souci de "clarté") est "élaboré sur place à partir de produits bruts" et accepte notamment des ingrédients congelés comme "produits bruts". C'est pas l'idée exacte de grand maman dans la cuisine, même si c'est fait en cuisine. 



Que l'on s'entende, le "fait maison" par Beyoncé (l'image en donne l'impression, on voit des/ses intérieurs, blabla) n'est jamais pour autant fait spontanément, en toute simplicité ou sans souci du détail. Tout comme le sont tous ces autres clips, ainsi que ses posts instagram, ses auto-documentaires,.. Beyoncé est une grande chanteuse, une grande "entertaineuse", et aussi sa première RP (et sa première/plus grande fan s'accorderait-on avec ma soeur).

Je pense qu'elle serait donc horrifiée de voir la vidéo de son concert au Stade de France pour le On the Run Tour.

Moi, c'était une autre déception.

Agréablement surprise et enthousiasmée d'abord quand D8 diffuse quelques jours seulement après canal LE concert de Beyoncé & Jay Z (prononcé 'jazz' par mon paternel, c'est mignon et pas si bête), leur dernière date du On The Run Tour donnée le 13 septembre dernier au Stade de France.

Je me remémore avoir lu rapidement et pas dans son intégralité une critique peu glorieuse du concert, et m'apprête à la confronter avec mon appréciation du show.


Show il y a, mais spectacle graphique surtout. Oui les vidéos sont esthétiques bien que surfant subtilement (ou pas) avec vulgarité et violences.

Pour le reste finalement l'essentiel tient dans l'annonce: "Beyoncé + Jay-Z". Hormis un lancement en grande pompe prometteur bien qu'attendu avec un medley des titres en featuring "Bonnie & Clyde", "Upgrade U" et "Crazy in Love", très vite je m'ennuie sur mon canapé.

Le show, c'est surtout le booty shake de Beyoncé (qu'elle fait très bien), sans qu'il n'y ait de grande chorégraphie servie d'une réelle troupe de danseurs. Chansons partielles, alternances systématiques entre nos deux méga-stars, peu de décors, peu de beaucoup de choses en fait. Et ce qui crève les yeux (mais pas les oreilles): peu de chant ou rap malgré peut-être une quarantaine de morceaux. Quand je réalise que Jay-Z donne plus de la voix que Queen B, je me dis que ça craint quand même. 

Je vois de là le tableau de mon père, que j'ai convaincu de regarder le concert, s'exclamant: "j'aime PAS le rap" & "pourquoi elle danse en string celle-là". Bien sûr, je ne résumerai pas le concert à cela, loin de là. C'est simplement qu'ils assuraient pour moi leur minimum syndical. A force de détails finalement il m'en manquait des évidents, ne serait-ce qu'un "orchestre" pour "remplir" la scène. Va savoir pourquoi. N'empêche que le concert reste bien foutu. 

Enfin, sur les trois/quatre derniers morceaux, le show s'enflamme alors que les deux artistes s'offrent leur kiffe perso au Stade de France, Paris étant si cher à leurs yeux.

Tout est bien millimétré, la comm' comprise. Depuis l'engagement féministe inopportun servi entre deux pole dances, jusqu'à la déclaration d'amour enflammée à Paris, après le dévoilement d'une vidéo "faite maison" de moments intimes délicatement choisis de leur 'vraie vie' ("this is real life" en opposition à toute la trame du concert "on the run" lancé par un "this is not real life").

Alors que penserait la pointilleuse Beyoncé si elle visionnait la version diffusée du concert parisien ? Les deux photos ci-après sont tirées de l'exacte même performance de "Drunk in love" enregistrée à Paris. Je vous assure, il s'agit du même morceau, et les photos sont faites maison!




C'est flagrant, elle n'est pas déshabillée de la même façon (alternance du justaucorps à manches + bottines contre justaucorps bretelles et cuissardes). Pire, elle change d'emplacement sur scène tel un elfe de maison. Jay-Z, lui, a bien le bon bonnet.
L'explication est simple, il y a eu deux dates parisiennes, donc apparemment deux tenues, et au montage il a certainement fallu utiliser pour une caméra les plans de l'autre date. 

Ça fait désordre quand on voit comment un vidéo clip "fait maison" par Beyoncé est monté. 




ps, si vous voulez poursuivre:

http://www.staragora.com/news/beyonce-et-jay-z-on-the-run-tour-diffuse-sur-d8-un-succes-sur-twitter/499986

http://obsession.nouvelobs.com/musique/20140913.OBS9111/jay-z-et-beyonce-au-stade-de-france-ce-qu-il-faut-savoir-du-show.html

http://www.idolator.com/7524498/beyonce-jay-z-on-the-run-tour-opening-night-review

Quand Beyoncé a dévoilé son clip vidéo donc, certains (beaucoup) s'enthousiasmaient de la simplicité de la vidéo, de la proximité de la chanteuse devenue réalisatrice ou présentaient simplement en cœur ce clip fait maison, quand d'autres prenaient de la distance, par exemple:



vendredi 12 décembre 2014

Répliques et moments "cultes"

Ca date d'hier. C'était partout sur mon fil d'actualité Facebook. Et du coup, interpellée, j'ai vérifié sur le net et les articles fleurissaient. Parce qu'à la première vidéo, je m'étais dit que c'était marrant ce que ce type faisait, à la quatrième sur le fil, je me suis dit qu'il se passait quelque chose.

"Moins d'un mois"  d'existence pour cette nouvelle application phare du téléchargement. Succès fulgurant dans de nombreux pays européen, oui ça cartonne. Ca? : Dubsmash.  Normal: smash (au sens figuratif du terme) = faire une tabac, gros succès.

Voici pour résumé ma situation d'hier: "vous avez peut-être remarqué des vidéos étranges en parcourant votre fil d’actualité, des amis s’exprimer en playback sur des sons pré enregistrés, avec dubsmash.com incrusté en bas à droite. Ne cherchez plus c’est la nouvelle application (Google Play ou App Store) à la mode, mélange de karaoké, actor studio et de lipdub, elle a déjà été téléchargée entre 1 et 5 millions de fois selon Google (oui l’écart est important)." A lire sur le Journal du Geek (normal).



  pour découvrir dubsmash c'est par ici.

Le principe est simple, l'application permet de se filmer sur bande-son (citation d'un film ou chanson). Moyennant un effort minimum de l'utilisateur de faire du play-back, cela donne son clip perso avec doublage de réplique culte (dub= doubler + smash comme dit juste avant). Reste la question des droits sur les contenus soulevée à chaque article, mais ça c'est autre chose.

Mixant pour certains les tendances (démodées ou pérennes)  de lipdub, selfie/vidéo et de citation, l'appli a tout pour plaire quand d'autres sont consternés, prédisant au passage une rechute du phénomène comme pour Bitstrips (si, si on en avait parlé).

Du coup ça donne des commentaires fort drôles à la lecture des articles: "grosse daube en barre, la quintessence de al crétinerie sociale", "encore une appli pour permettre à l'internaute lambda de saouler l'élite que nous sommes",  "d'un certain point de vue, je suis bien content d'avoir un Windows Phone", "putain que j'en ai marre de leur pseudos-applis de merde qui servent à rien que seuls les kikoos vont utiliser"...
Outre l'ironie constante de ce phénomène de commentaires du web de gens bien pensant,  à l'argumentation fine et au QI surdimensionné qui occupent le bas de page, je me permets de les citer pour faire redescendre la pression: ce genre d'application est du divertissement. Et si les réseaux sociaux servaient à tout un chacun de délivrer un essai révolutionnant un paradigme donné, ça se saurait.

Dubsmash, c'est drôle, ça cartonne, et c'est normal. Démonstration en trois points:

- Parce qu'on recourt tous, quotidiennement, à des répliques cultes. Et que le quart d'heure d'imitation au repas dominical, ou en cours de TP, au lunch, en soirée, ne date pas d'hier.
"Mon précieux" (Gollum du Le Seigneur des Anneaux), "On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher" (Jean-Claude des Bronzés) ou "Je ne crois pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation" (Otis d'Astérix et Obélix, mission Cléopâtre) font partie de mon vocabulaire courant.
Mention spéciale même pour l'Astérix d'Alain Chabat qui fait de la mise en abyme de référence dans la référence. (cf. "Quand on l'attaque, l'empire contre attaque").

- Parce qu'on a tous un jour fait ça (devant son miroir, dans la cuisine, en voiture,..) :
Pour les filles,

 Et pour les mecs,



Et vraiment, certains l'ont fait (attention mise en abyme!):



Enfin, vous voyez l'idée. Si vous l'avez fait avec une autre chanson, ça marche aussi.

- Parce que finalement Dubsmash est un petit outil efficace qui permet un meilleur rendu de ce que certains faisaient déjà (voir juste après). Et qu'en plus l'appli vise à "communiquer": c'est un émoticône++ .

On se souvient de lui?




Bref  Dusmash vous permet en version courte de créer votre propre scène de film ou vidéo clip. Et de faire comme les pros qui jouent aux amateurs. Après tout, Carly Rae Jepsen a été mondialement connue par ça:



Sauf que vous ne vous enquiquinez pas de toute la logistique DU lipdub.

CQFD.


Dubsmash c'est fun. Certainement que ça va lasser, peut-être que ça ne durera pas, mais vraiment, ce ne sera pas grave.

jeudi 4 décembre 2014

Sainte Victoire Wood

Vu récemment sur ma page d'actu facebook. Un ami partage cet article du site Konbini traitant de ce "super clip de Marion Cotillard pour 'Snapshot in L.A".

Ce n'est pas tant cette création "publicitaire" artistique qui fait à elle seule un beau sujet, mais un détail dans le synopsis vendu pour la vidéo. 

Chez Gala, Voici, Elle, Vanity Fair, Madame Figaro, mais aussi l'Express, le Parisien, Le Plus du nouvel obs ou encore Allo Ciné, si je ne m'en tiens qu'à ma première page de recherche google, on en a parlé. 

Sur cet échantillon, qui s'est fait prendre au piège comme chez Konbini? Vanity Fair, L'Obs et l'Express sont bon perdants. Les autres, plus sages, ne se sont concentrés que sur l'extraordinaire pouvoir de Marion Cotillard de jouer, chanter, danser, et marcher sur l'eau; et pas sur le détail: de la villa. Madame Figaro sort du lot.

Mais alors cette villa? A l'origine de la méprise, le texte "Enter The Game" synopsis de la vidéo, collé à celle-ci. Le texte ne s'affiche pas en entier sur toutes les vidéos en lien dans les articles, pourtant c'est bien là, en fin de texte, que la désinformation est glissée:


"Mixing classic French chason with something more experimental and modern, the Marion Cotillard and Eliott Bliss written and directed video for Snapshot in LA sees Marion dancing and defying gravity in a sleek modernist villa in Californian countryside, relaxing by the pool and showing off Dior's autumn/winter 14 collection". 

Je ne sais pas qui a écrit ce texte. Certainement un texte de comm issu de la marque pour diffuser l'histoire qu'elle veut raconter. Cela a suffit et marché. 

Une pub de luxe tournée dans une baraque de luxe, ayant pour bande son "Snapshot in L.A" ne pouvait donc être filmée qu'en Californie, mieux à Los Angeles. Ça ne semble pas illogique non plus, pas très éco/nomique/lo mais pas illogique. Ça respire l'îcone hollywoodienne, tout ça. 

Sauf qu'à partir de 3min10 entre en guest star dans l'arrière plan Saint Victoire et non pas Hollywood.
Elle a d'ailleurs la part belle dans le making of à 2min05.


Il suffit maintenant d'aller sur le site de Dior pour tout savoir. Posté 5 jours après le buzz (le 17 nov. contre le 12), voilà les coquins contents de leur coup: 
"Dès le premier plan, Marion Cotillard apparaît comme une icône hollywoodienne évoluant autour de sa piscine. Elle semble se trouver à Los Angeles, mais, comme un clin d’œil plein d’humour, et en contre-pied aux paroles « Just a snapshot in L.A. – Are you gonna come again ? »  elle se trouve en réalité dans une villa d’architecte située sur les hauteurs d’Aix-en-Provence : on aperçoit l’emblématique montagne Sainte-Victoire en arrière-plan."

Ce que Dior ne retrace pas, ce sont les commentaires de ces contacts facebook cherchant dans quel patelin du pays d'Aix ça a été tourné!
Ou combien on répétait l'information sans:
réponse 1- voir la vidéo (c'est pas bien)
réponse 2- vraiment regarder le détail en visionnant la vidéo (c'est dommage)
réponse 3- connaitre Sainte-Victoire ou savoir qu'elle est en pays d'Aix en regardant le détail de la vidéo. Et ça c'est grave.

Dans ce cas voici:


dimanche 19 octobre 2014

Quand une chanson nous fait penser à une autre qui n'a rien à voir.

Entendu sur le Mouv', ce nouveau morceau Come back d'un groupe (français) que je ne connaissais pas encore "I am un chien".
Bon morceau, certainement qu'ils vont bien le diffuser prochainement.


Je me suis simplement instantanément demandé qui du groupe avait un crush sur Demi Lovato.

Ou bien maté Camp Rock 2 sur Disney Channel.

Je vous propose simplement d'écouter les refrains respectivement à 0'49 et 0'47, et d'en penser ce que vous voulez.


Voilà: deux mélodies que mon oreille considère comme similaires. Ça m'arrive fréquemment.
C'est marrant comme mélange des genres, c'est tout.

vendredi 17 octobre 2014

Maroon5 reçus 5/6

Le dernier clip des Maroon5, Animals (de l'album "V") fait grand bruit. Plusieurs organismes, la RAINN (Rape, Abuse, Incest, National Network) en tête ayant déclaré que "la banalisation de crimes comme le harcèlement ne devrait pas avoir sa place dans l'industrie du divertissement", et de nombreux internautes, se sont offusqués d'une banalisation des comportements de harcèlements et violence envers les femmes. 

Ayant lu que la vidéo faisait scandale avant de la visionner, j'étais sceptique. Car, oui, ayant déjà l'album sorti début septembre, je savais que le morceau (sans mauvais jeux de mot) en question parlait de la drague/conquête comme une parade nuptiale, avec une forte connotation à la chasse, ou carrément de prédation si on s'en tient à la signification stricto sensu. Je pensais donc que la vidéo allait mettre cela en scène, et que beaucoup était choqué de pas grand chose. Malheureusement,  il est vrai que la vidéo donne quand même bien une sensation de malaise si ce n'est plus, et cela tient pour une part à l'axe choisit pour transposer le sens de la chanson, et pour une autre part beaucoup au montage. 

Clairement, développer un scénario uniquement en version chasse a conduit le groupe à chanter la prédation sexuelle, exit toute possibilité de raccrocher le morceau à une conquête nuptiale. Sympa. De là à bien enfoncer le clou visuel du monde "animal" avec un histoire de boucherie, et bien du sang un peu partout l'équipe n'a fait qu'un pas. Pour ajouter au glauque: des carcasses en chambre froide, et une chambre noire, parfait. Le mélange de toutes ces info visuelles & scénaristiques met, après montage, le groupe dans une impasse dont il aura bien du mal à se défendre. Parce que chasser et conquérir sont deux choses différentes même dans le monde animal, l'une traitant d'alimentation, l'autre de reproduction. Quand les deux se mélangent chez l'humain, bah c'est pas bien. Et on arrive pas bien à comprendre quel est le parti pris de la vidéo. Coller au texte? Dénoncer? Choquer? Faire le buzz? Banaliser?

En tout cas de là à ce qu'il y ait une réelle banalisation dans cette vidéo, c'est délicat. Franchement il fout les jetons le Adam Levine dans cette chambre froide, non? Et sous cette pluie battante?

Enfin, tout ça pour dire que comme le dénonce la RAINN, certaines choses n'ont pas leur "place dans l'industrie du divertissement", et donc quand tu ne maîtrises pas bien la manière d'aborder un sujet, mieux vaut une vidéo avec un beau gosse méga glamour et des meufs à moitié à poil, comme ça se fait souvent. C'est bien mieux (ou moins pire ??). 

Reste que personne ne relate le vrai scandale, et la stratégie du groupe à ne sortir que des vidéoclips violents sur l'opus "V" (qui après mûre réflexion, ne doit pas être lu comme un "v" comme je l'ai cru pendant une demie seconde mais comme un "5" en chiffre romain, donc l'album c'est "five" en fait, c'est compliqué) ne pouvait être que de détourner l'attention: 
les Maroon 5 sont 6!


Je sais, moi aussi je suis choquée. Pire, je me suis demandé qui était le dernier arrivé de la bande et j'ai réalisé la grande supercherie: les Maroon5 c'est Adam Levine (LE chanteur, le seul qu'on (que les filles) connait) + des autres types. De préférence 4 comme ça, ça fait 5. Après, qu'il y ait un turnover c'est pas bien grave. Il y a en qui étaient là, qui sont plus là, qui sont re-là. Les changements de coupe capillaire ont permis de noyer le poisson. Je sais que ça arrive fréquemment des changements dans un groupe. Mais là, l'affaire a été étouffée. Et puis quoi...ils sont 6 désormais!









Tapez dans google image, et voyez un peu. Mais faîtes ça assis, ça fait froid dans le dos. Pire que "Où est Charlie".


 Sinon:
Allez lire "Maroon 5, animals, le clip polémique est-il si choque" chez Virginradio
Allez lire "Harcelement: maroon 5 est-il allé trop loin dans son nouveau clip" chez Terrafemina


vendredi 22 août 2014

La référence chez GIRLS

J'ai trouvé!

Récemment, je rattrapais mon retard de Girls, l'une des séries phares du moment. Oui, comme toute bonne série addict qui se respecte, mais bien entendu dépassée par le nombre exponentiel de série télé (ou bien est-ce ça de grandir? Non, quand même c'est pas comme avant), et la possibilité 2.0 de se mettre à une série quand on veut, où on veut; je disais comme toute bonne série adddict, j'ai fini par suivre GIRLS. J'avais tellement lu sur le génie de Lena Dunham.

Comme toute bonne série, on se laisse gagner. Pas de là à être tenu en suspens à chaque fin de la vingtaine de minutes ennuyeuses constituant un épisode. Bien au contraire. C'est tout là j'imagine le point fort de la série. Souvent dépeinte comme héritière de Sex and The City, GIRLS l'est justement: en anti-thèse. Et même s'il ne s'agit pas d'une description universelle, la génération représentée vise (sacrément?) juste. C'est ça justement, cette génération qui est entrée dans l'adolescence fin des années 1990/début 2000, qui a certainement suivi Sex and The City d'ailleurs, et qui se réinvente depuis la désillusion de 2008 (entre autres).
En d'autres termes, moi, et tant d'autres (sauf que j'ai pas réellement suivi Sex and The City à l'époque, chut).

Et qu'est-ce que ça donne? Presque même format (épisodes courts, "peu" d'épisodes), presque même cadre (vu de loin, c'est New York), quatre filles et les questions sentimentales et sexuelles. Sauf que nos filles de la vingtaine, comparées aux trentenaires, sont bien plus paumées. Ce n'est plus le Manhattan glamour, mais les quartiers hipsters. Là où nos trentenaires certes galéraient un peu avec leur célibat, les girls se cherchent tout court: pas nécessairement d'identité professionnelle,  pas (de sécurité) d'emploi, pas vraiment d'ami(e)s,... Là où nos trentenaires ajoutaient chacune sa touche à un quatuor cohérent dépeignant la femme moderne, les quatre girls n'ont rien à faire ensemble et pourtant. Chacune, séparément ou ensemble, est même franchement horripilante. Et en totale loose.  Le symbole ultime c'est Carrie qui arrivait (ou nous faisait croire qu'elle arrivait) rien qu'avec sa colonne Sex and The City à se payer une pure paire de stilettos plusieurs fois l'an, là où Hannah, sa descendante, galère ne serait-ce qu'à écrire et faire publier un e-book.

Bref, ceci pour dépeindre rapidement le tableau. Ceux qui connaissent rien qu'un peu le show n'auront rien appris de nouveau, les autres iront - si leur curiosité est piquée- lire des articles plus construits sur toute la portée symbolique de la série.

En fait ce qui me turlupinait, c'était la chanson que chante Marnie. Marnie, la meilleure pote (horripilante donc) en pleine recherche d'elle-même qui pense milieu de saison 2 être chanteuse. Et donc début de saison 3, elle découvre posté à son insu sur youtube un clip qu'elle a tourné.

Ca donne ça.


La chanson dit à peu près l'inverse de la situation dans laquelle se trouve le personnage: "I'm not aware of too many things, I know what I know if you know what I mean", en français dans le texte c'est l'histoire d'une fille qui sait peut-être pas tout (voire pas grand chose?) mais qui sait ce qu'elle sait si vous voyiez ce que je veux dire.

Mais la chanson colle bien au caractère prétentieux de la demoiselle, qui est ce qu'elle est, vous n'avez qu'à être vous après tout.

"What I am, is what I am
are you what you are or what?"

Ca colle trop pour qu'il n'y ait pas un quelconque message caché ou une référence dans le choix de la chanson par le personnage. Voire, par une mise en abyme, une référence dans le choix de la réalisation d'écrire ce choix du personnage.

Soyez immédiatement rassuré(e)(s), je ne vais pas prétendre répondre à "pourquoi" cette chanson telle une pro du commentaire de texte d'auteurs, quoi que "ça colle bien" me semble une raison suffisante.

En revanche "de quelle chanson" s'agit-il et "pourquoi est-ce que je la connais", c'était ce qui me turlupinait.

Il aurait certainement suffit que je tape "what I am" dans ma barre google pour que wikipédia m'apprenne tout de la chanson.

Mais c'est tout autrement (et je me passerai des explications parce que ça commence à faire long, n'est-ce pas?) que J'AI TROUVE.



Oui, Emma Bunton, Baby Spice des Spice Girls, reprenait la chanson loin dans les prémices des années 2000. J'avais dû vaguement l'entendre à l'époque, ou alors des années plus tard via des recherches youtubesques hasardeuses.

Pourquoi est-ce "important"? Et bien parce que clairement l'originale d'Edie Brickell & les New Bohemians n'avait pas fait un tabac en Europe (est-ce même sorti en France?). Peu de chance que je connaisse cette version là.
Cette version d'Edie - en revanche - fait peut-être (certainement?) référence aux states. Cela a peut-être du sens auprès de Lena Dunham et dans la culture/la pensée populaire.

Cette référence ne fonctionne pas pour nous autres français. En tout cas pas pour moi. Et je trouve soudain bien plus intéressant et cohérent qu'une Marnie paumée reprenne cette chanson, entendue dans son adolescence, chantée par l'ex Baby Spice, peut-être sa préférée des 5 Anglaises. En tout cas, comme ça ça fonctionne pour moi. CQFD.

mardi 13 mai 2014

Les adaptations ciné qui ne s'auto-adaptent pas

Alors, je n'ose même pas entrer dans le débat de ce qui fait une bonne adaptation cinématographique. De si le réalisateur devrait prendre certaines libertés pour créer une nouvelle oeuvre, ne gardant que l'essence (et quelle essence?) de l'oeuvre d'origine. De s'il n'existe pas un risque que l'adaptation ne supplante l'oeuvre d'origine, devenant ainsi le référentiel.

Avouons-le, n'est-il pas difficile d'apprécier d'autres adaptations ou pire la "vraie" histoire après que les studios Disney y ont posé leurs crayons? Exemple très simple et récent: chez Mickey, Belle est fille unique d'un inventeur "fou". Alors quand on retrouve en film les deux sœurs et trois frères du père marchant, ça perturbe, et ça semble moins bien fonctionner.
Dans un autre registre, Whitney Houston, Mariah Carey et Céline Dion n'ont-elles pas respectivement effacé des mémoires populaires Dolly Parton, Badfinger/Harry Nilsson, et Eric Carmen?

Toujours est-il que sans entrer dans le débat de pourquoi ils prennent une blonde menue lorsqu'il était décrit une brunette rondouillette, moi je me demande surtout pourquoi certains n'arrivent pas à s'adapter à l'adaptation. Je m'explique: plus grave qu'une adaptation cinématographique, il y a l'adaptation cinématographique d'une saga par des réalisateurs différents! Soit: quand chacun y va de sa vision et de ses détails (ou pas).

Réflexion profonde inspirée par un nouveau visionnage des Twilights que W9 a la bonté de rediffuser ces semaines (je tiens à préciser qu'il m'arrive aussi de regarder des films "sérieux"). Alors que le cap de l'adaptation était plutôt réussi, il a suffit que change le réalisateur dès le deuxième volet pour que soudainement, alors qu'avait été respecté le "brune cheveux bouclés", les "hair artists" (les coiffeurs quoi) ne sachent plus se servir d'un fer à boucler... Mais pourquoi?


Cela rappelle de mauvais souvenirs d'Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban (pour les non avertis, 3ième livre/film) où soudainement tout le monde se ballade sans cape de sorcier dans un autre château. Ils n'avaient malheureusement pas le choix que de remplacer Albus Dumbledore par l'acteur Michael Gambon, Richard Harris étant décédé. Mais ils avaient clairement investi dans les capes, alors pourquoi ne pas les faire porter par les acteurs? Et puis j'imagine bien le réalisateur, Alfonso Cuaron, arriver: "bon les mecs il y a eu une créa du château pour les deux premiers films, mais c'est pas comme ça que je l'aurais vu. Alors on s’embête pas, on change le château, personne ne le remarquera."
Le pire, c'est la cabine d'Hagrid quand même. Non c'est pas flagrant...



Sérieusement, quand on réalise une adaptation, certes chacun à le droit à sa vision artistique, mais on garde ce qui a déjà était créé visuellement! Règle n°1. Chez Disney (oui encore eux), ils font ça très bien (généralement)!





Reste à savoir qui réellement s'occupent de ces détails parfois pas si insignifiants, c'est vrai qui?

mardi 4 février 2014

Majorité classique

Ce lundi soir se tenaient en direct les 21èmes Victoires de la Musique Classique 2014. Croyant d'abord avoir zappé sur Mezzo, je comprends que non, je suis bien sur France 3. 
Cela fait donc 20 ans que je semble ignorer qu'il y a des Victoires de la Musique dédiées au classique (je découvre par la même sur le site internet référent que la boucle est bouclée par les Victoires du jazz). 

En ces temps de remises de prix musicales donc, voici plutôt venu un concert de presque trois heures avec l'Orchestre National de France et de grands noms et interprètes, le tout tenu depuis le Grand Théâtre de Provence (instant chauviniste). 

Une soirée si peu interrompue par les remises des prix en elles-mêmes qui fait la part belle aux classiques du classique. C'est beau. Et contre tout cliché, les interprètes sont beaux aussi. 


dimanche 2 février 2014

Beyoncé, Britney, Miley...au lit on dors!

En plein diffusion des Grammys (ce lundi soir sur D17, incroyable), je repense au tollé qu'a provoqué la prestation de Beyoncé et Jay-Z la veille. Oui pour une partie de l'audience parentale américaine, c'était beaucoup trop olé, olé. S'emparant de son compte twitter notamment, elle criait au scandale: Beyoncé devrait avoir honte, quel choc pour des enfants en ouverture de cérémonie et prime time!

Du coup, m'attendant à quelque chose d'extrêmement sulfureux, j'en ai presque pas vu passer la performance tant j'attendais le moment duquel je ne me remettrais pas: il n'est pas venu. La prestation est bonne, tout à fait dans la lignée d'un son pop/r'n'b et de ce que nous donne Beyoncé depuis plus de dix ans de carrière solo. Rien d'étonnant non plus par rapport au titre joué. On voit un peu de fesses, mais on en a déjà vu des justaucorps. Elle se colle à un monsieur: c'est son mari. Certes il y a une "ambiance".



Qu'en conclure? Certes, je ne suis plus une enfant. Sommes-nous désormais tant habitués que plus rien ne nous choque? De toute façon, depuis que certaines étapes (nudité, etc.) ont été franchies il y a quelques décennies, peut-on aller encore plus loin? Ou peut-être suis-je d'une génération perdue effectivement. 

On pourrait se dire que ça, ce sont les Etats-Unis, extravertis, showmen et avant-gardistes sur la scène (à célébrer 33 mariages en direct en fin de cérémonie sur un message d'amour universel) même si une partie de l'opinion est loin derrière.


Sauf qu'il y a peu, en France, le CSA a interdit la diffusion avant 22h des clips de Britney Spears (Work bitch), et de Miley Cyrus (Wrecking ball) «pour la première la mise en scène d’un univers sadomasochiste qui donne de la femme une représentation susceptible de choquer de nombreux téléspectateurs et, pour la seconde, de scènes à connotation sexuelle».


Alors qu'on se farcit notamment des clips R'n'b depuis combien de temps maintenant? Certes, Miley Cyrus est en bas de l'échelle de l'élégance, passant même malheureusement au simplement vulgaire. Mais "grâce" à elle, le désormais célébre twerk s'est échappé de son milieu culturel et de la chaîne tv/clip BBlk! (Be black). Au final, avant 22h, nous avons maintenant droit à la version édulcorée du clip de Miley Cyrus: celle où il n'y a que le plan sur son visage en pleurs (et salive). Je ne sais pas si on gagne au change.

Et avec tout cela, on ne parle pas de la performance de Pink, tirée bien entendu de ses concerts (donc elle fait ça SOUVENT), tout en acrobatie et chant.



Dammit, D17 enchaîne avec les American Music Awards!

dimanche 26 janvier 2014

La guerre des étoiles.ppt




Mardi 21, comme 3,4 millions de Français, j'ai vu "Star Wars Episode III: la revanche des Sith". Enfin, j'exagère: j'ai maté les vingt dernières minutes, mais LES vingt minutes, celles de la naissance de Dark Vador. Celles, peut-être même, que l'on devrait voir s'il ne fallait voir que vingt minutes de la saga entière. 



Pourquoi que vingt minutes? Parce qu'il y avait ce soir là un choix suffisant (qu'il est loin le temps des 6+1 chaînes) de films déjà diffusés milles fois, qui font partie de cette culture populaire: tout le monde l'a vu, on en connait le titre, l'histoire, et ainsi de suite. Deux cas de figure: soit on l'a vu ces (presque) milles fois, soit c'est comme si on l'avait vu, sauf qu'en fait, honte à soi, on ne l'a...jamais vu. Bref deuxième cas de figure, j'ai regardé Pédale Douce. Puis j'ai basculé sur LES vingt minutes. 


Ceci pour planter le décor. Vous l'aurez compris: je ne suis pas une fin connaisseuse de l'histoire. Pour faire court, ça avait déjà sacrément vieilli quand j'étais jeune (je m'excuse auprès des fans), puis sont venus les épisodes I, II & III, que j'ai vu petit à petit lors des diffusions annuelles, sans que cela ne vienne achever un suspens insoutenable (vu que je n'ai toujours vu que des - les mêmes - extraits des IV, V, VI). Et c'est là tout l'intérêt de ces milles diffusions: nous donner l'assurance que nous aurons l'occasion de voir le film une prochaine fois. Mais je vous rassure, je sais quand même que "[c'est son père]".

Mes précautions prises pour ne pas froisser les fans de cette grande saga ou autres experts en réalisation cinématographique, ces vingt minutes m'ont fait un effet flashback: je me suis revue lors de cette préparation d'un power point, où j'avais décidé d'essayer tous les effets pour passer d'un slide à l'autre. Et bien, durant cet épisode de Star Wars, la grande saga révolutionnaire et influente qui a marqué le monde des effets spéciaux, le type de la réalisation a enchaîné toutes les possibilités de changement de plan: le fondu cercle, le fondu carré, par le côté gauche, par le côté droit... Effet garanti!

Bon trêve de plaisanterie, le véritable scoop, c'est que "La guerre des étoiles" est officiellement tombée aux oubliettes depuis une dix ans, ré-intitulé en français...: Star Wars. Moi je m'en moque, j'ai toujours utilisé l'un ou l'autre indifféremment. Et de toute façon, c'était de notoriété publique. Mais quand même, c'est drôle.