vendredi 22 août 2014

La référence chez GIRLS

J'ai trouvé!

Récemment, je rattrapais mon retard de Girls, l'une des séries phares du moment. Oui, comme toute bonne série addict qui se respecte, mais bien entendu dépassée par le nombre exponentiel de série télé (ou bien est-ce ça de grandir? Non, quand même c'est pas comme avant), et la possibilité 2.0 de se mettre à une série quand on veut, où on veut; je disais comme toute bonne série adddict, j'ai fini par suivre GIRLS. J'avais tellement lu sur le génie de Lena Dunham.

Comme toute bonne série, on se laisse gagner. Pas de là à être tenu en suspens à chaque fin de la vingtaine de minutes ennuyeuses constituant un épisode. Bien au contraire. C'est tout là j'imagine le point fort de la série. Souvent dépeinte comme héritière de Sex and The City, GIRLS l'est justement: en anti-thèse. Et même s'il ne s'agit pas d'une description universelle, la génération représentée vise (sacrément?) juste. C'est ça justement, cette génération qui est entrée dans l'adolescence fin des années 1990/début 2000, qui a certainement suivi Sex and The City d'ailleurs, et qui se réinvente depuis la désillusion de 2008 (entre autres).
En d'autres termes, moi, et tant d'autres (sauf que j'ai pas réellement suivi Sex and The City à l'époque, chut).

Et qu'est-ce que ça donne? Presque même format (épisodes courts, "peu" d'épisodes), presque même cadre (vu de loin, c'est New York), quatre filles et les questions sentimentales et sexuelles. Sauf que nos filles de la vingtaine, comparées aux trentenaires, sont bien plus paumées. Ce n'est plus le Manhattan glamour, mais les quartiers hipsters. Là où nos trentenaires certes galéraient un peu avec leur célibat, les girls se cherchent tout court: pas nécessairement d'identité professionnelle,  pas (de sécurité) d'emploi, pas vraiment d'ami(e)s,... Là où nos trentenaires ajoutaient chacune sa touche à un quatuor cohérent dépeignant la femme moderne, les quatre girls n'ont rien à faire ensemble et pourtant. Chacune, séparément ou ensemble, est même franchement horripilante. Et en totale loose.  Le symbole ultime c'est Carrie qui arrivait (ou nous faisait croire qu'elle arrivait) rien qu'avec sa colonne Sex and The City à se payer une pure paire de stilettos plusieurs fois l'an, là où Hannah, sa descendante, galère ne serait-ce qu'à écrire et faire publier un e-book.

Bref, ceci pour dépeindre rapidement le tableau. Ceux qui connaissent rien qu'un peu le show n'auront rien appris de nouveau, les autres iront - si leur curiosité est piquée- lire des articles plus construits sur toute la portée symbolique de la série.

En fait ce qui me turlupinait, c'était la chanson que chante Marnie. Marnie, la meilleure pote (horripilante donc) en pleine recherche d'elle-même qui pense milieu de saison 2 être chanteuse. Et donc début de saison 3, elle découvre posté à son insu sur youtube un clip qu'elle a tourné.

Ca donne ça.


La chanson dit à peu près l'inverse de la situation dans laquelle se trouve le personnage: "I'm not aware of too many things, I know what I know if you know what I mean", en français dans le texte c'est l'histoire d'une fille qui sait peut-être pas tout (voire pas grand chose?) mais qui sait ce qu'elle sait si vous voyiez ce que je veux dire.

Mais la chanson colle bien au caractère prétentieux de la demoiselle, qui est ce qu'elle est, vous n'avez qu'à être vous après tout.

"What I am, is what I am
are you what you are or what?"

Ca colle trop pour qu'il n'y ait pas un quelconque message caché ou une référence dans le choix de la chanson par le personnage. Voire, par une mise en abyme, une référence dans le choix de la réalisation d'écrire ce choix du personnage.

Soyez immédiatement rassuré(e)(s), je ne vais pas prétendre répondre à "pourquoi" cette chanson telle une pro du commentaire de texte d'auteurs, quoi que "ça colle bien" me semble une raison suffisante.

En revanche "de quelle chanson" s'agit-il et "pourquoi est-ce que je la connais", c'était ce qui me turlupinait.

Il aurait certainement suffit que je tape "what I am" dans ma barre google pour que wikipédia m'apprenne tout de la chanson.

Mais c'est tout autrement (et je me passerai des explications parce que ça commence à faire long, n'est-ce pas?) que J'AI TROUVE.



Oui, Emma Bunton, Baby Spice des Spice Girls, reprenait la chanson loin dans les prémices des années 2000. J'avais dû vaguement l'entendre à l'époque, ou alors des années plus tard via des recherches youtubesques hasardeuses.

Pourquoi est-ce "important"? Et bien parce que clairement l'originale d'Edie Brickell & les New Bohemians n'avait pas fait un tabac en Europe (est-ce même sorti en France?). Peu de chance que je connaisse cette version là.
Cette version d'Edie - en revanche - fait peut-être (certainement?) référence aux states. Cela a peut-être du sens auprès de Lena Dunham et dans la culture/la pensée populaire.

Cette référence ne fonctionne pas pour nous autres français. En tout cas pas pour moi. Et je trouve soudain bien plus intéressant et cohérent qu'une Marnie paumée reprenne cette chanson, entendue dans son adolescence, chantée par l'ex Baby Spice, peut-être sa préférée des 5 Anglaises. En tout cas, comme ça ça fonctionne pour moi. CQFD.