De l'histoire de quand c'est pas elle qui fait le montage
En ce Noël 2014, Solange Knowles/Ferguson publie quelques photos familiales attendrissantes datant de 1990 tandis que Beyoncé s'éclate en Islande.
Ce qui me re-fait simplement penser à toute cette comm' méga maîtrisée émanant de l'éminante Queen B.
Il y a un petit mois sortait "7/11", et son clip vidéo "fait maison". Le "fait maison" chez Beyoncé, c'est un peu comme le désormais "fait maison" dans la restauration.
Avant, on avait tous une idée bien précise de ce qu'était le "fait maison", c'était assez restrictif et exigeant. Un peu l'idée que c'était comme si grand maman cuisinait une fois revenue du marché. Bien.
Depuis, le "fait maison" désormais défini par la législation (par souci de "clarté") est "élaboré sur place à partir de produits bruts" et accepte notamment des ingrédients congelés comme "produits bruts". C'est pas l'idée exacte de grand maman dans la cuisine, même si c'est fait en cuisine.
Que l'on s'entende, le "fait maison" par Beyoncé (l'image en donne l'impression, on voit des/ses intérieurs, blabla) n'est jamais pour autant fait spontanément, en toute simplicité ou sans souci du détail. Tout comme le sont tous ces autres clips, ainsi que ses posts instagram, ses auto-documentaires,.. Beyoncé est une grande chanteuse, une grande "entertaineuse", et aussi sa première RP (et sa première/plus grande fan s'accorderait-on avec ma soeur).
Je pense qu'elle serait donc horrifiée de voir la vidéo de son concert au Stade de France pour le On the Run Tour.
Moi, c'était une autre déception.
Agréablement surprise et enthousiasmée d'abord quand D8 diffuse quelques jours seulement après canal LE concert de Beyoncé & Jay Z (prononcé 'jazz' par mon paternel, c'est mignon et pas si bête), leur dernière date du On The Run Tour donnée le 13 septembre dernier au Stade de France.
Je me remémore avoir lu rapidement et pas dans son intégralité une critique peu glorieuse du concert, et m'apprête à la confronter avec mon appréciation du show.
Show il y a, mais spectacle graphique surtout. Oui les vidéos sont esthétiques bien que surfant subtilement (ou pas) avec vulgarité et violences.
Pour le reste finalement l'essentiel tient dans l'annonce: "Beyoncé + Jay-Z". Hormis un lancement en grande pompe prometteur bien qu'attendu avec un medley des titres en featuring "Bonnie & Clyde", "Upgrade U" et "Crazy in Love", très vite je m'ennuie sur mon canapé.
Le show, c'est surtout le booty shake de Beyoncé (qu'elle fait très bien), sans qu'il n'y ait de grande chorégraphie servie d'une réelle troupe de danseurs. Chansons partielles, alternances systématiques entre nos deux méga-stars, peu de décors, peu de beaucoup de choses en fait. Et ce qui crève les yeux (mais pas les oreilles): peu de chant ou rap malgré peut-être une quarantaine de morceaux. Quand je réalise que Jay-Z donne plus de la voix que Queen B, je me dis que ça craint quand même.
Je vois de là le tableau de mon père, que j'ai convaincu de regarder le concert, s'exclamant: "j'aime PAS le rap" & "pourquoi elle danse en string celle-là". Bien sûr, je ne résumerai pas le concert à cela, loin de là. C'est simplement qu'ils assuraient pour moi leur minimum syndical. A force de détails finalement il m'en manquait des évidents, ne serait-ce qu'un "orchestre" pour "remplir" la scène. Va savoir pourquoi. N'empêche que le concert reste bien foutu.
Enfin, sur les trois/quatre derniers morceaux, le show s'enflamme alors que les deux artistes s'offrent leur kiffe perso au Stade de France, Paris étant si cher à leurs yeux.
Tout est bien millimétré, la comm' comprise. Depuis l'engagement féministe inopportun servi entre deux pole dances, jusqu'à la déclaration d'amour enflammée à Paris, après le dévoilement d'une vidéo "faite maison" de moments intimes délicatement choisis de leur 'vraie vie' ("this is real life" en opposition à toute la trame du concert "on the run" lancé par un "this is not real life").
Alors que penserait la pointilleuse Beyoncé si elle visionnait la version diffusée du concert parisien ? Les deux photos ci-après sont tirées de l'exacte même performance de "Drunk in love" enregistrée à Paris. Je vous assure, il s'agit du même morceau, et les photos sont faites maison!
C'est flagrant, elle n'est pas déshabillée de la même façon (alternance du justaucorps à manches + bottines contre justaucorps bretelles et cuissardes). Pire, elle change d'emplacement sur scène tel un elfe de maison. Jay-Z, lui, a bien le bon bonnet.
L'explication est simple, il y a eu deux dates parisiennes, donc apparemment deux tenues, et au montage il a certainement fallu utiliser pour une caméra les plans de l'autre date.
Ça fait désordre quand on voit comment un vidéo clip "fait maison" par Beyoncé est monté.
ps, si vous voulez poursuivre:
http://www.staragora.com/news/beyonce-et-jay-z-on-the-run-tour-diffuse-sur-d8-un-succes-sur-twitter/499986
http://obsession.nouvelobs.com/musique/20140913.OBS9111/jay-z-et-beyonce-au-stade-de-france-ce-qu-il-faut-savoir-du-show.html
http://www.idolator.com/7524498/beyonce-jay-z-on-the-run-tour-opening-night-review
Quand Beyoncé a dévoilé son clip vidéo donc, certains (beaucoup) s'enthousiasmaient de la simplicité de la vidéo, de la proximité de la chanteuse devenue réalisatrice ou présentaient simplement en cœur ce clip fait maison, quand d'autres prenaient de la distance, par exemple: