Il y a peu
je crois, se tenait la fashion week de Milan, après la fashion week de Paris.
Je dis je crois parce que quelque part j’ai l’impression que c’est toujours la
fashion week. Je ne dois donc pas être une fashionista, ou du moins une
podiumista. Personnellement, je mets le distingo entre les tendances de la
haute-couture et la’daily’ mode : ne pas suivre à la lettre l’actualité de ces fashion week n’interdit pas pour autant de se sentir un peu au fait du
milieu (les puristes me contrediront peut-être).
Et donc à ce
propos, il y a quand même quelque chose qui me turlupine.
Certes, tout
le monde en a parlé.
Bien
évidemment, il y a eu l’invitation de Nabilla au défilé de Jean-Paul Gaultier. Au-delà
du choc des mondes et des modes, d’une classe d’élite contre une culture de
masse populaire, du sophistiqué contre le vulgaire, je trouve que ce choix
posait de nouveaux stéréotypes. Certes il faut reconnaitre à Jean-Paul Gaultier
cette « reconnaissance d’autres physiques », cette ouverture, etc. Il
a précédemment fait défiler Beth Ditto, et Loana notamment.
Mais pour
faire court et ne pas rentrer dans un immense débat, je soulignerai simplement que
dans cette volonté de présenter d’autres physiques, et de casser le carcan des
podiums, faire défiler une brune pulpeuse dont les seules formes généreuses
sont issues de la chirurgie esthétique, cela créer pour moi un nouveau carcan. S’il
ne faut pas tout faire pour rester mince, il faut s’aider un peu pour une
poitrine XXL (avec au demeurant une ligne très svelte). Ce n’était certainement
pas réfléchi ainsi, mais qu’en penser ?
Nabilla est
une jolie fille, vulgaire, mais jolie. Mais extrêmement fake également. Ok,
elle assume ses « formes ». Mais personnellement je m’interroge sur la
valeur ajoutée de cette poitrine refaite pour une fille qui devait déjà avoir
quelque chose, avec son physique et sa personnalité. Le style bimbo n’est pas
synonyme de chirurgie esthétique (certes aujourd’hui c’est fréquent), mais le
style bimbo est avant tout justement, un style. Et ça Nabilla l’a.
Alors où va
la mode ? Faut-il se trouver dans un extrême : très mince, trop
grosse, trop refaite ? Pourrait-on enfin retrouver un peu de beauté
naturelle et sophistiquée ?
Toujours
est-il que la création de Jean-Paul Gaultier a su pimenter avec classe le style
au demeurant très vulgaire de Nabilla, qui a fait une belle prestation. Cela
aurait été cependant intéressant d’informer la petite. Parce que quand elle
nous livre ces impressions en backstage, et nous explique que la robe aurait pu
être cousue sur elle, que « c’est de la main d’œuvre de malade derrière »,
et que clairement quoi « c’est pas fait en Chine », je me dis qu’il
aurait pu prendre cinq minutes pour partager avec elle l’Histoire de la haute-couture,
et les règles des grandes maisons. Je pense à toutes les cagoles de France qui
auraient ainsi pu en apprendre davantage sur ce monde un peu clos, grâce à leur
ambassadrice Nabilla.
Enfin, si Nabilla
en ressort grandit dans son style, ce sera toujours ça de gagné.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire