samedi 20 juillet 2013

Mais où va la mode?

Il y a peu je crois, se tenait la fashion week de Milan, après la fashion week de Paris. Je dis je crois parce que quelque part j’ai l’impression que c’est toujours la fashion week. Je ne dois donc pas être une fashionista, ou du moins une podiumista. Personnellement, je mets le distingo entre les tendances de la haute-couture et la’daily’ mode : ne pas suivre à la lettre l’actualité de ces fashion week n’interdit pas pour autant de se sentir un peu au fait du milieu (les puristes me contrediront peut-être).

Et donc à ce propos, il y a quand même quelque chose qui me turlupine.

Certes, tout le monde en a parlé.


Bien évidemment, il y a eu l’invitation de Nabilla au défilé de Jean-Paul Gaultier. Au-delà du choc des mondes et des modes, d’une classe d’élite contre une culture de masse populaire, du sophistiqué contre le vulgaire, je trouve que ce choix posait de nouveaux stéréotypes. Certes il faut reconnaitre à Jean-Paul Gaultier cette « reconnaissance d’autres physiques », cette ouverture, etc. Il a précédemment fait défiler Beth Ditto, et Loana notamment.


Mais pour faire court et ne pas rentrer dans un immense débat, je soulignerai simplement que dans cette volonté de présenter d’autres physiques, et de casser le carcan des podiums, faire défiler une brune pulpeuse dont les seules formes généreuses sont issues de la chirurgie esthétique, cela créer pour moi un nouveau carcan. S’il ne faut pas tout faire pour rester mince, il faut s’aider un peu pour une poitrine XXL (avec au demeurant une ligne très svelte). Ce n’était certainement pas réfléchi ainsi, mais qu’en penser ?

Nabilla est une jolie fille, vulgaire, mais jolie. Mais extrêmement fake également. Ok, elle assume ses « formes ». Mais personnellement je m’interroge sur la valeur ajoutée de cette poitrine refaite pour une fille qui devait déjà avoir quelque chose, avec son physique et sa personnalité. Le style bimbo n’est pas synonyme de chirurgie esthétique (certes aujourd’hui c’est fréquent), mais le style bimbo est avant tout justement, un style. Et ça Nabilla l’a.

Alors où va la mode ? Faut-il se trouver dans un extrême : très mince, trop grosse, trop refaite ? Pourrait-on enfin retrouver un peu de beauté naturelle et sophistiquée ?

Toujours est-il que la création de Jean-Paul Gaultier a su pimenter avec classe le style au demeurant très vulgaire de Nabilla, qui a fait une belle prestation. Cela aurait été cependant intéressant d’informer la petite. Parce que quand elle nous livre ces impressions en backstage, et nous explique que la robe aurait pu être cousue sur elle, que « c’est de la main d’œuvre de malade derrière », et que clairement quoi « c’est pas fait en Chine », je me dis qu’il aurait pu prendre cinq minutes pour partager avec elle l’Histoire de la haute-couture, et les règles des grandes maisons. Je pense à toutes les cagoles de France qui auraient ainsi pu en apprendre davantage sur ce monde un peu clos, grâce à leur ambassadrice Nabilla.


Enfin, si Nabilla en ressort grandit dans son style, ce sera toujours ça de gagné. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire